Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
appendice
IV
La Ligue nationale de l’éducation physique.

À la suite d’une série d’articles publiés dans les colonnes du Temps, par M. Philippe Daryl (Paschal Grousset), cette Ligue a surgi soudain comme une apothéose de féerie ; on la préparait dans le sous-sol, on la groupait, on l’ornait, on lui donnait le dernier coup de fion ; puis la trappe a glissé et l’immense machine s’est élevée glorieusement avec son vaste programme et son nombreux personnel de membres honoraires et de membres actifs, députés, acteurs, journalistes, et sapeurs-pompiers ! Chose curieuse, son Comité était calqué sur le nôtre, M. Berthelot remplaçant M. Jules Simon et M. Clemenceau, M. Ribot ; quant aux ecclésiastiques qui figurent chez nous, ils n’étaient remplacés par personne. — En même temps que cette éblouissante apparition se manifestait aux regards, des tam-tam furibonds placés dans la coulisse grondaient et faisaient rage pour annoncer aux populations le grand événement du jour Nous n’avons pas le droit de médire du tam-tam, qui est un bel instrument dont nous avons joué et dont nous jouerons encore.

Notre Comité s’assembla à la Sorbonne pour délibérer ; quelque invraisemblable que cela puisse paraître, je vous affirme qu’il n’a pas ri jaune ; c’est de très bon cœur qu’il a fait des vœux pour le succès de la nouvelle Ligue, malgré le manque d’égards de ses fondateurs ; c’est de très bon cœur, mais non sans inquiétude.

La Ligue se propose d’introduire les exercices physiques à la fois dans tous les ordres d’enseignement, dans les écoles primaires, dans les lycées, dans les collèges communaux partout. Elle veut agir sur les pouvoirs publics en même temps que sur l’opinion ; elle s’intro-