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un comité de jeunes gens

la paix règne donc au sein du Comité, probablement parce que tous ceux qui y siègent sont des hommes de bonne volonté. Or le fait est rare et vaut d’être signalé ; dans les commissions où l’on ne dort pas, d’ordinaire on se dispute.

La seule objection que quelques-uns de nos collègues aient élevée contre les projets des fondateurs est plus une objection de forme que de fond ; elle a néanmoins son importance : « Pourquoi, ont-ils dit, ces noms anglais, ces habitudes anglaises, ces règles anglaises ? N’avons-nous pas en France des jeux que l’on puisse restaurer, la paume et les barres, et faut-il tout aller prendre chez nos voisins, au risque de mécontenter ceux qui ont des préventions contre eux ? »

Mon Dieu ! je ne vois pas que les barres, le cerceau ou la balle soient tombés en désuétude ; on y joue toujours et sans doute il n’y aurait pas de nécessité de se donner tant de mal pour leur rendre de la popularité. Seulement, à l’âge où les enfants ont besoin de s’enthousiasmer pour leurs plaisirs, ils délaissent ces jeux-là, qui les ennuient et qu’ils trouvent puérils. Et de fait je ne vois pas un homme de vingt-cinq ans jouant au cerceau, tandis que je le vois parfaitement jouant au lawn-tennis et s’en trouvant bien. Proposez aux voisins d’outre-Manche le cheval fondu et vous verrez s’il viendra des champions d’Amérique ou d’Australie