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à l’école monge

sultés suites sur chaque chose ; on prend leurs avis, on a recours à eux. Les joueurs de cricket s’en vont aux pelouses de Madrid et en reviennent seuls dans les deux omnibus mis à leur disposition ; sur la lisière du bois, on peut voir les cochers dormant à côté de leurs voitures vides et attendant le bon plaisir de ces messieurs. Or jusqu’ici le bon plaisir de ces messieurs a parfaitement coïncidé avec l’heure fixée. Ils auraient trop peur de se faire mettre en retenue pour la récréation suivante ; c’est là une crainte autrement salutaire que celle d’un pensum et de celle-là il est juste de dire qu’elle est le commencement de la sagesse.

Une question s’est posée dans ce petit monde scolaire. Les capitaines seront-ils tenus de cafarder ? Il semble admis que les capitaines devront signaler les méfaits, mais sans nommer les coupables ; je crois qu’il y a là une erreur. Il est vrai de dire que les coupables s’accuseront le plus souvent eux-mêmes ; témoin un fait récent. « Un canotier de quatorze ans, joli garçon, brun, vigoureux, grand rieur devant l’Éternel, avait malicieusement engagé son embarcation dans l’îlot de roseaux situé à l’extrémité du lac, du côté de Belvédère. Pour la dégager, il avait épaulé sa rame contre le bord ; la rame ayant glissé, il était tombé dans les 60 centimètres d’eau qui recouvrent le fond plat du lac. Le soleil, ami fidèle des marins d’eau de mer et