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technique des exercices sportifs

l’escrime. Au moyen âge, l’arme remise à l’adolescent faisait de lui un homme : belle tradition que la science confirme car l’escrime est un sport retenu, raffiné auquel, physiologiquement, les autres conduisent et qui n’y prépare pas. Le jeune homme aux forces épanouies atteint ainsi le sommet de sa vie musculaire ; puis le foot-ball passe et encore la course à pied, les sauts, le grimper mais très longtemps demeure la possibilité des grandes randonnées alpestres ou cyclistes. L’homme mûr ne doit pas s’abandonner ; il doit maintenir sa souplesse et sa vigueur sportives, ne se les laissant arracher que par bribes, en luttant toujours ; et, très tard, non seulement l’escrime et l’équitation mais la boxe et l’aviron lui resteront accessibles pour le grand bien de son corps et de son âme.

Santé.

Trois catégories : normal, débile, malade. Le premier seul compte en matière sportive. La convalescence du troisième relèvera peut-être de la gymnastique médicale mais bien rarement (sauf peut-être dans certains cas de neurasthénie[1] de l’activité sportive. Quant au second — le débile — il faut se méfier de lui. Il régnait hier encore sur la civilisation ; on eût dit qu’il en était le plus intéressant personnage et on allait courber vers lui les sports comme tout le reste. Cette tendance néfaste peut reparaître, sitôt oubliés les rudes contacts de la guerre. Elle s’explique d’ail-

    gamin de voir pousser ses moustaches avant d’avoir enfourché un cheval.

  1. Voir Essais de Psychologie sportive, p. 242.