Page:Pierre de Coubertin - Pédagogie Sportive, 1922.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
pédagogie sportive

discobole ou le coureur de bobsleigh que contre le gymnaste aux anneaux ; et le sauteur à la perche en hauteur n’est pas moins « acrobatique » que le travailleur de barre fixe. Quant au trapèze volant, c’est un sport où l’élégance le dispute à la hardiesse. ▬ La corde lisse et la barre fixe représentent les exercices de grimper lesquels se ramènent à un mouvement fondamental, la traction de bras, combiné avec trois autres qui sont : l’adhérence, le renversement et le rétablissement. Ces trois formes d’escalade constituent l’ABC du sauvetage. La caractéristique psychologique de l’escalade est inverse de celle du saut. Ici la difficulté n’est pas au départ mais en route. Ce ne sont plus le jugement et la décision du début qui importent mais la persévérance et le sang-froid prolongés. ▬ Les exercices aux agrès susceptibles de variations et de complications multiples sont malaisés à codifier et, partant, à juger dans un concours. Mais, du point de vue de leur sportivité, cela ne les rend aucunement inférieurs ; ils restent essentiellement sportifs.

Malgré que l’abus qu’en ont fait les cirques forains ait tendu à discréditer le travail des poids et haltères, il n’en apparaît pas moins comme un sport véritable qui a toujours été pratiqué par l’homme. Quiconque s’y est essayé, même avec des poids anodins, comprend que l’adresse et l’équilibre y ont presque autant de part que la force. ▬ Les poids se manient de diverses façons : au jeté, l’athlète élève le poids à la hauteur de l’épaule puis, en se fendant, le projette en l’air par une brusque détente du bras ; au développé, il commence par l’épauler et lentement le dresse au-dessus de lui ; à l’arraché, il l’enlève directement du sol ; à la volée, il le balance entre les