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technique des exercices sportifs

simplement « récréatifs », si mouvementés soient-ils d’ailleurs. Nous ne parlerons pas des jeux nationaux ou restreints à un petit groupe de pays tels que le cricket, le base-ball, la crosse, la pelote, car cela nous entraînerait trop loin. Parmi les jeux « internationaux », il en est trois qui priment les autres par leur valeur éducative et sportive : avant tout le foot-ball, puis le polo et le hockey sur glace ; viennent ensuite le water-polo et, au bas de l’échelle sportive, le lawn-tennis et le golf[1].

La royauté du foot-ball repose sur la combinaison à des doses presque égales de courage d’attention et d’abnégation individuelle qui compose en quelque sorte la trame du jeu. Le bon joueur qui doit à tout moment se trouver prêt à « charger » sans hésitation aussi bien qu’à sacrifier à l’intérêt collectif l’occasion d’une prouesse au profit d’un camarade mieux à même de la réussir[2], se trouve en outre dans l’obligation de ne jamais perdre de vue la physionomie du vaste échiquier dont il est lui-même une des pièces. Il lui faut observer tout du long de la partie les changements qui s’opèrent dans la disposition des joueurs par rapport les uns aux autres car on sait que les règles du foot-ball sans être extrêmement compliquées, sont rendues fort scientifiques[3] par les incapacités

  1. Ce classement n’implique nullement une critique ou une mésestime de ces jeux mais si l’on se reporte à notre définition du sport, on admettra que le lawn-tennis et le golf n’y répondent qu’incomplètement.
  2. Voir dans la Revue Olympique de mai 1914 la reproduction d’un rapport présenté le 7 mars 1892 à une séance plénière du Comité Jules Simon à la Sorbonne.
  3. Jusqu’en 1863 régna en Angleterre une certaine anarchie dans la réglementation du Football. En face du