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pédagogie sportive

balle, 1.482 lutteurs… C’est peu sur un pareil total[1]. Les autres donnaient leurs noms et leur cotisations ; ils n’avaient pas le temps de faire du sport eux-mêmes : Time is money. Depuis lors, les choses ont un peu changé. Il y a moins d’honoraires et plus d’actifs.

En matière de doctrine les Américains n’ont pas beaucoup innové sinon dans le détail. Un temps, ils se sont épris de l’« homme normal » et ont cru pouvoir le construire scientifiquement à l’aide d’une anthropométrie perfectionnée. Ils ont d’autre part introduit le coefficient corporel dans les examens et possèdent à Springfield (Massachussetts) où les célèbres Y. M. C. A. ont leur quartier général éducatif, une université musculaire de premier ordre. On y forme les « Directeurs d’Exercices physiques » que les Y. C. A. envoient dans le monde entier, partout où elles ont un de leurs cercles de jeunes gens.

La conquête de l’Europe continentale.

Les deux instruments de cette conquête ont été le ski et la bicyclette. En face de l’Angleterre de plus en plus sportive se tenait, il y a environ 38 ans (c’est-à-dire vers 1885), une Europe convaincue que le sport, particularité nationale de la vie britannique, ne saurait être nécessaire aux autres races : conviction qui ne déplaisait pas à l’insularisme des Anglais. Certes il y

  1. D’autre part, M. S. Curtis, secrétaire de la Playground Association of America calculait en 1909 que l’Université Harvard dépensait 5.000 fr. par an et par homme pour ses champions éventuels (environ une centaine) et 20 fr. par homme pour l’éducation physique du reste de ses étudiants.