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Page:Pierre de Coubertin - Souvenirs d Amerique et de Grece, 1897.djvu/122

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la préface des jeux olympiques.

rebelles à l’athlétisme : le pauvre colonel Amoros y avait perdu ses peines !…

Le rétablissement des Jeux Olympiques peut être considéré comme la consécration du mouvement que nous venons d’esquisser. Envisagé sous cet angle, le projet est peut-être moins grandiose, mais plus pratique. Puisqu’il s’est fondé tout autour du monde une si grande quantité d’associations athlétiques et gymnastiques, il paraît tout simple d’organiser des réunions périodiques, leur permettant de se comparer les unes aux autres. L’émulation est la base du sport. La chose d’ailleurs n’est-elle pas singulièrement facilitée par la fréquence et la rapidité des communications ? Avec le chemin de fer et le bateau à vapeur, il n’y a plus de distances ! Les concurrents peuvent être transportés en quelques jours au lieu du concours. Jusqu’à la minute du départ, le télégraphe est là pour les renseigner sur le nombre et la qualité de leurs adversaires, la disposition du terrain, l’ordre des épreuves. Quant aux dépenses nécessitées par l’organisation des fêtes, si elles incombent chaque fois à un pays différent, elles ne chargeront guère son budget ; en admettant même que l’État soit forcé de s’en désintéresser, on peut compter sur l’initiative et la générosité des citoyens.

Tout cela est vrai ; mais d’autre part une difficulté nouvelle a surgi avec laquelle il faut compter. La paix du monde ne repose depuis trente ans que sur la force toujours croissante des armées européennes : ce sont les perfectionnements indéfinis des engins, l’augmentation illimitée des effectifs qui ont empêché