Page:Pierre de Coubertin - Souvenirs d Amerique et de Grece, 1897.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
lettres olympiques.

clameurs dont le douzième coup de minuit va donner le signal.

Sur la place de la Métropole, plus de 20 000 personnes sont réunies, une estrade est dressée. À la lueur tremblotante de quelques fanaux, on entrevoit sur cette estrade des armes qui scintillent, de brillants uniformes, une sorte d’autel sur lequel reposent des flambeaux d’or. Les voitures de la cour ont amené les princes, presque sans bruit, et autour d’eux s’échangent à voix basse des saluts discrets. On se croirait transporté dans les régions d’en dessous qu’éclaire un vague reflet du jour, qu’anime un semblant de vie. Tous les regards sont fixés sur la grande façade blanchâtre qui domine la place. On attend que la cathédrale d’Athènes ouvre ses portes.

Minuit sonne ! Les portes tournent sur leurs gonds. La nef apparaît inondée de lumière ; la lumière s’échappe, se répand sur la place où soudain tous les cierges s’allument. Chacun tenait le sien caché contre son vêtement et voici que des clartés naissent dans les plus obscurs recoins, aux fenêtres des maisons, sur les toits en terrasse et jusque dans les tours d’où les cloches répandent au loin la bonne nouvelle. Le Christ est ressuscité !

iii

Athènes, 9 avril 1896.

La « grande semaine » est commencée. Lundi dernier le roi Georges et la reine Olga sont entrés dans