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I

Montréal est en quelque sorte le terrain de transition où les Anglais et les Français se rencontrent sans se mêler. Les deux races ont imprimé à la ville un peu de leur cachet distinctif et en plus le voisinage des États-Unis lui a donné quelque chose de yankee, d’inachevé par conséquent et de fiévreux. Du haut du Mont Royal, transformé maintenant en un parc splendide, nous contemplons le panorama qui s’étend à nos pieds. Sur l’immense Saint-Laurent, le fameux pont Victoria semble un fil tendu ; au delà reprend la plaine semée de villages. Le long du fleuve, la ville est assise ; des lignes d’arbres séparent les maisons et dessinent les avenues ; d’innombrables clochers surgissent de tous côtés, églises, couvents, séminaires, qui vont s’enrichissant toujours et constituent l’un