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canada britannique et canada français.

ruption. Un palais transparent, dont les eaux congelées du Saint-Laurent fournissent les matériaux, s’élèvera sur une des places de Montréal et, chaque soir, on l’illuminera avec des flammes du Bengale. Comme ils l’aiment, leur hiver ! C’est pour eux l’époque des communications faciles, du bon air pur et des vrais divertissements : les plaisirs de l’été ne sont qu’un pis-aller. La neige et la gelée sont attendues avec impatience même par les vieilles dames que l’âge immobilise, et qui semblent retrouver au contact cuisant de l’hiver canadien un peu de force et de jeunesse.

Les snow shoes, mot à mot : « souliers de neige », constituent un moyen de locomotion ; le toboggan est une sorte de montagne russe La colonie anglaise trouve là matière à satisfaire ses goûts de sport. Des associations se sont constituées ; leurs jolis chalets sont accrochés aux flancs du Mont Royal, abrités derrière un repli de terrain, ou dissimulés dans les arbres. Ils comprennent des vestiaires et invariablement une salle de danse, lambrissée de sapin vernis, décorée d’étendards et de têtes d’animaux : la danse est ici annexée à tous les sports.