encore puissant, mais déjà raffiné et peut-être sur son déclin, le Sud qui réagit courageusement et refait son avenir, l’Ouest enfin débordant de vie, de force et d’entêtement ; non pas ce Far West, maintenant reculé jusqu’au pied des Montagnes Rocheuses, où vivent les cow-boys de M. de Grancey, mais l’Ouest, organisé et policé, dont Chicago est la capitale et la vivante représentation. Ce pays n’est pas beau, pris dans l’ensemble ; d’un bout à l’autre, il est plat ; vous y ferez deux mille lieues en chemin de fer sans passer sous un tunnel. Il ne donne pas davantage une impression d’immensité. Tant de fois en Europe on vous a parlé de ses proportions colossales que les fleuves vous paraissent étroits, les cités mesquines, les distances peu considérables ; il faut quelque temps pour vous convaincre des dimensions réelles de toutes choses. Et je sais des Américains qui, venant en Europe, et s’imaginant arriver dans le pays de Lilliput, ont éprouvé l’impression inverse et l’avouent sincèrement.
Mais si le cadre est moins grandiose et moins saisissant que vous ne vous y attendez, quel n’est pas votre étonnement d’y trouver