Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
universités transatlantiques.

située à trois quarts d’heure en chemin de fer du centre de la ville : on traverse, pour l’atteindre, de vastes espaces inhabités ; mais n’importe ! c’est toujours Chicago ! À l’aide de ce subterfuge un peu ridicule, on est arrivé à compter près de 1 500 000 habitants ; en réalité, il y en a plus de 900 000, ce qui est déjà gentil pour une cité aussi jeune !

Arrivés à destination, nous parcourons les divers ateliers, les fonderies avec leurs fournaises, leur métal incandescent et le bruit des lourds pilons, les menuiseries où les cars se construisent peu à peu en glissant sur les rails, d’un ouvrier à un autre, les ateliers d’ébénisterie, de peinture, de tapisserie, de lingerie ; car tout se fait ici et, quand les cars sortent de l’usine, il n’y a plus qu’à monter dedans. Puis nous visitons la banque, les écoles, le théâtre, la bibliothèque, les églises des différents cultes. Quant aux maisons d’habitation, il y en a de toutes les tailles et de tous les prix. L’ouvrier n’arrive jamais à les posséder, combinaison bien préférable à celle qui le fait devenir peu à peu propriétaire de sa demeure et dont, en Europe, on a reconnu tous les inconvénients ;