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du nord au sud.

vos yeux les principaux millionnaires du siècle ; il décrit leurs débuts pénibles, leur entêtement, leurs vies agitées et, quand il arrive à l’instant du triomphe, où l’homme fixe la fortune, le type est toujours le même : un peu sceptique, un peu autoritaire, un peu bourru, mais donnant généreusement, secourant les malheureux, fondant des écoles, des hôpitaux ou des musées ; tel est le millionnaire américain.

Il y en a un, tout près d’ici, dont le nom est universellement connu : Pullmann, le constructeur et, je crois, l’inventeur des fameux wagons-lits appelés de son nom les Pullmann cars. Il ne s’est pas contenté de faire une fortune colossale et d’employer 5 000 ouvriers dans ses ateliers ; tout ce que la philanthropie la plus savante et la plus délicate lui a suggéré pour améliorer leur sort, il l’a fait. Le patronage qu’il exerce ressemble à celui qu’exercerait chez nous un grand industriel s’inspirant des mêmes principes : il y a seulement cette différence que rien n’est demandé à l’ouvrier en retour de ce qu’on fait pour lui et qu’il est traité en égal, comme il convient entre citoyens américains Cette ruche de travailleurs est