miers, des campagnards qui y donnaient le ton ; plus tard encore, au moment de quitter l’Amérique, j’y suis revenu et j’ai revu les mêmes choses, mais avec d’autres yeux ; mon voyage m’avait appris que ces fermiers, ces ruraux aux manières brusques, à l’apparence brutale étaient les vrais Américains, la base de la nation, l’espoir de l’avenir ; qu’en eux s’incarnaient la tradition déjà séculaire, l’antique bon sens, la vigueur morale ; que par eux, enfin, le présent se reliait intimement au passé et le continuait.
Princeton est une toute petite ville ; le paysage d’alentour est riant ; de grands arbres bordent les avenues ; les étudiants ont leurs chambres (deux ou trois pièces pour chacun) dans les dormitories[1], vastes constructions au nombre de huit ou neuf disséminées autour de la chapelle et de la bibliothèque et constituant l’Université proprement dite ; autour de la ville est une ceinture de jolis cottages où résident les professeurs. Les étudiants ne prennent pas leurs repas dans les dormitories ; ils déjeunent et dînent dans les eating clubs, sortes de pen-
- ↑ Mot à mot : dortoirs.