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universités transatlantiques.

lourdement chargé et gravissant avec peine une côte interminable que le XIXe siècle se trouve représenté. Tranquillement assis, gais, heureux, contents, les voyageurs d’en haut se laissent émouvoir de temps à autre par les souffrances de leurs frères qui les traînent ; ils leur envoient des paroles sympathiques et les encouragent à tirer fort et à se montrer énergiques. Ils discourent aussi entre eux sur les injustices du sort et ses choquantes inégalités ; mais ils ont la conviction qu’elles ont toujours existé et qu’il est absolument inutile de chercher à y porter remède. Parfois, un de ceux qui se laissent traîner tombe de sa place, et aussitôt il est saisi, harnaché et on le force de prendre part au dur labeur, tandis qu’un de ceux qui traînaient parvient à escalader le coach et à gagner un de ces sièges tant convoités En bas comme en haut, on croit à la fatale destinée qui condamne les deux tiers des hommes à traîner le troisième tiers. Pourtant il y a des révoltes fréquentes, mais partielles ; des coups de fouet et des morceaux de sucre en ont raison et ceux d’en haut témoignent leur mauvaise humeur et apostrophent ceux d’en