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un livre, un congrès et un bateau

bas en leur conseillant d’être plus raisonnables, d’accepter franchement leur métier et d’être reconnaissants de ce qu’on fait pour eux !

Hélas ! tout cela est vrai, on ne peut le nier ! M. Bellamy a eu le talent de ne mettre dans son récit ni aigreur ni amertume. Pas de dissertations philosophiques, pas de récriminations haineuses, pas de comparaisons maladroites. Toutes ces choses sont racontées comme si un siècle entier avait réellement passé sur elles ; on dirait que déjà elles appartiennent à l’histoire et qu’elles caractérisent notre époque, tout aussi bien que le droit divin ou le contrat féodal caractérisent les époques précédentes. Et autour de ce récit simple, ingénieux, on devine des auditeurs captivés, émus, ayant besoin de réfléchir pour comprendre un monde si différent du leur ; on devine des historiens fiers de constater qu’ils ont bien saisi et analysé dans leurs écrits ce monde disparu ; on devine surtout une joie intense de ne plus vivre en ces jours sombres, au milieu de cette civilisation incomplète, dans cette atmosphère d’injustice sociale !

De toutes les institutions alors existantes,