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la nouvelle-angleterre.

Après une nouvelle visite du gymnase dont un employé fait manœuvrer les appareils pendant que le docteur m’en explique le mécanisme, nous pénétrons dans la salle des trophées, toute débordante de bannières, de coupes, de médailles conquises sur les divers collèges. Il y a aussi le portrait des athlètes avec les dates de leurs victoires ! Mais comme c’est réglementé, tout cela ! ces jeux sont entre les mains de directeurs qui les organisent despotiquement ; on dirait une écurie de course ; il y a l’éleveur qui passe les belles bêtes à l’entraîneur.

Du jour où les Américains se sont adonnés aux jeux anglais, ils y ont apporté cette ardeur excessive qui les caractérise et l’exagération s’est produite aussitôt. Pour l’équipe de joueurs qui, à telle date, doit lutter contre telle autre équipe en présence d’une foule immense et enthousiaste, il n’y a pas de sacrifices qu’il ne faille accepter ; tout est organisé en vue de l’entraînement de ces hommes sur lesquels New York, Albany, Boston, etc., vont placer des sommes fabuleuses ; les autres étudiants sont mis dehors ; on les renvoie du champ de