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Page:Pierre de Coubertin Pour ceux qui vont en Grèce.djvu/18

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Ioniens colonisèrent les Cyclades et les îles côtières ; Chios et Samos furent leurs principaux établissements dans ces parages. Puis ils fondèrent Éphèse et Milet. Sur un espace de cinquante lieues, il n’y eut pas moins de douze cités florissantes, échelonnées le long de la rive asiatique de la mer Égée et engendrées par l’initiative ionienne. Bientôt, les besoins augmentant, il fallut aller chercher dans la mer Noire le thon, base de la nourriture prolétarienne, et sur les côtes, du blé, du bois, des peaux. Abydos, Lampsaque, Sinope furent fondés et enfin Trébizonde (790-780), qui devait être le débouché maritime de l’Arménie. Les Ioniens s’établirent en somme sur tout le pourtour de la mer Noire et dans la mer d’Azof. En Méditerranée occidentale, leur activité ne fut pas moindre. En 750, ils créèrent Cumes qui donna, par la suite, le jour à Naples. La Sicile et le sud de l’Italie se parsemèrent de colonies grecques ; ce furent Reggio et Messine (775), Syracuse (734), Catane (729), Métaponte (710), Sybaris, Crotone, Corfou (longtemps la mystérieuse Phéacie), devint grecque par les Ioniens et essaima à son tour. Les villes ainsi venues au monde en engendrèrent d’autres. Mégare, en 728, créa une seconde Mégare vouée à bientôt disparaître, mais non sans avoir, cent ans plus tard, créé Sélinonte. Syracuse fonda Himére et Géla, Agrigente (648 et 580). Le mouvement d’expansion, malgré les difficultés et les obstacles que lui opposait la concurrence phénicienne, s’étendit à la Gaule. Vers l’an 600, Marseille fut fondée et peu après Callipolis (Barcelone), puis, proches de Marseille, Arles, Agde, Antibes, Nice, Monaco.

La part des Doriens dans cette œuvre si vaste