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Page:Pierre de Coubertin Pour ceux qui vont en Grèce.djvu/34

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fut telle qu’il repartit aussitôt laissant ses troupes de terre qui occupaient toute l’Attique absolument démoralisées par cette défaite et cette fuite. Elles furent battues à Platées. L’indépendance hellénique était sauve et, avec elle, tout l’avenir de la civilisation méditerranéenne.

En même temps que la victoire de Salamine — certains disent le même jour — celle d’Himère avait abattu les Carthaginois partenaires sinon alliés des Perses. Nous en avons déjà parlé. Les Hellènes de Sicile menaient depuis un siècle une existence fort agitée. Il y avait là, sur un territoire relativement restreint, trop de cités opulentes et populeuses. Au lieu d’une opposition violente, mais normale, entre aristocrates et démocrates, c’étaient véritablement le ploutocratisme et la démagogie qui s’y livraient bataille. À coup d’argent, des dictateurs improvisés parvenaient à s’emparer du pouvoir puis, jetés bas, provoquaient des guerres civiles pour le reconquérir, souvent avec l’appui des villes voisines et rivales. C’est ainsi que Métaponte, Sybaris, Crotone, Syracuse, etc… eurent sans cesse les armes à la main les unes contre les autres. Elles appelaient volontiers les villes de Grèce à leur secours. Cet état de choses favorisait les ambitions carthaginoises. L’agression des Perses fournit à celles-ci l’occasion de se manifester ; l’heure semblait très propice. Mais, malgré un effort énorme et bien dirigé, Carthage échoua. Les vainqueurs d’Himère imposèrent sagement une paix clémente par laquelle ils obtenaient des Carthaginois l’engagement de renoncer aux sacrifices humains ! Grande date dans l’histoire du monde que celle où un peuple victorieux réclame de tels engagements comme