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CHAPITRE XXII.


CHAPITRE XXII.

ANCIENNE COMÉDIE.


Origines de la comédie. — Susarion. — Comédie dorienne. — Caractère politique de la comédie athénienne. — Vie d'Aristophane. — Caractère d'Aristophane. — Style d'Aristophane. — Intérêt historique des comédies d'Aristophane. — Comédies d'Aristophane. — Un côté peu connu de la poésie d'Aristophane. — Poëtes contemporains d'Aristophane.

Origines de la comédie.


« On connaît, dit Aristote au chapitre cinquième de la Poétique, les transformations de la tragédie et leurs auteurs ; il n’en est pas de même de la comédie, parce que, dans le principe, elle attira peu l’attention. Ce ne fut qu’assez tard que l’archonte donna un chœur aux poëtes comiques ; et les auteurs ne dépendirent d’abord que d’eux-mêmes. Mais, une fois que la comédie a pris certaines formes, on commence à citer les noms des poëtes comiques. Ainsi on ignore qui introduisit les masques et le prologue, et qui augmenta le nombre des acteurs, et tous les détails de ce genre. Mais on sait qu’Épicharme et Phormis inventèrent la fable comique. Cette partie est donc d’origine sicilienne. À Athènes, Cratès fut le premier qui renonça à la satire personnelle, pour traiter des fables et des sujets généraux. »

Il y avait en Attique, dès le temps de Solon et de Thespis, quelque chose qui se nommait déjà comédie, mais qui n’était pas plus la comédie que la tragédie-dithyrambe ne ressemblait aux drames de Sophocle et d’Euripide. C’était un chant de buveurs, le chant du comos, selon la plus vraisemblable étymologie. Toutes les fêtes se terminaient par un comos ou banquet ; mais ce mot désignait plus particulièrement le banquet des fêtes de Bacchus. Le dithyrambe était la partie grave et sérieuse de la solennité ; mais la joie éclatait bien vite après que le poëte s’était tu et que la ronde avait cessé. Une procession plus animée que recueillie pro-