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CHAPITRE XXXIV. HISTORIENS, ETC.


CHAPITRE XXXIV.

HISTORIENS DU QUATRIÈME SIÈCLE AVANT J. C.


Ctésias. — Philistus. — Théopompe. — Éphore.

Ctésias.


Il ne nous reste aucun des ouvrages historiques composés par les écrivains qui s’étaient portés, au siècle de Démosthène et d’Eschine, pour les émules d’Hérodote, de Thucydide et de Xénophon. C’est une perte bien vivement regrettable, d’abord et surtout à cause des lumières que fourniraient ces ouvrages sur une foule de sujets, et ensuite parce que leurs auteurs, sans être des hommes de génie, n’étaient pas tous dénués de talent littéraire.

Ctésias de Cnide, qui avait été pendant de longues années médecin d’Artaxerxès Mnémon, laissa une Histoire de Perse et un autre récit sur l’Inde. Il avait un style agréable ; mais il se souciait bien plus, ce semble, d’amuser son lecteur que de lui dire la vérité. Les extraits de Ctésias, dans Photius, sont pleins de fables puériles, mêlées quelquefois à des renseignements d’un haut intérêt.


Philistus.


Philistus de Syracuse, confident, ministre et général de Denys l’Ancien, et qui périt en défendant contre Dion la cause de Denys le Jeune, a été apprécié assez diversement par ceux qui avaient lu ses histoires. Plutarque lui reproche d’avoir beaucoup trop admiré ce qui brille. A propos d’un mot de Diogène à Denys le Jeune : « Quand je compare à ces paroles, dit-il dans la Vie de Timoléon, les plaintes que fait l’historien Philistus sur le sort des filles de Leptinès, tombées, comme il s’exprime, du haut des opulentes félicités de la tyrannie dans un état bas et obscur, je crois entendre les lamentations