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CHAPITRE XLIX.


Hérodien.


Hérodien, qui nous a laissé une Histoire des Empereurs depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu’à l’avénement du jeune Gordien, est un écrivain disert et agréable, mais plus curieux de se faire lire que d’instruire véritablement le lecteur. On dirait même qu’il ignore les deux sciences qui sont comme les yeux de l’histoire, la chronologie et la géographie. Cependant Hérodien avait été contemporain des événements qu’il raconte. Il avait même rempli des fonctions publiques. Hérodien était rhéteur ou sophiste de profession, et l’on s’en aperçoit, aux qualités mêmes de son livre. Photius fait un magnifique éloge d’Hérodien, et Rollin semble adopter le jugement de Photius ; mais si on loue, comme ils font, le talent d’écrivain déployé dans l’Histoire des Empereurs, il faudrait ne point passer sous silence les graves imperfections qui déparent cette œuvre et en diminuent la valeur.


Élien.


La compilation d’Élien, intitulée Histoires diverses, n’est qu’un fatras de matériaux empruntés à d’autres livres, et entassés sans goût, sans jugement, sans critique. Élien vivait à Rome sous les règnes d’Héliogabale et d’Alexandre Sévère. Il était professeur d’éloquence, autrement dit sophiste ou rhéteur. Son livre, quoique mal fait, contient des choses intéressantes. Si l’auteur avait cité ses sources, cette compilation aurait une vraie importance. Ce n’est qu’une sorte d’ana dont il faut se méfier.


Les deux Philostrate.


La Vie d’Apollonius de Tyane, par Philostrate l’Ancien, est pleine de fables absurdes, d’erreurs géographiques et d’anachronismes. Philostrate est un sophiste et un sectaire plutôt qu’un historien. Il écrit agréablement ; et, s’il n’avait prétendu composer qu’un récit imaginaire, on pourrait le placer, parmi les romanciers anciens, à un rang assez distingué.