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APPENDICE.

sis, dissertant à perte de vue sur des sentiments qui leur sont étrangers, et impuissants à produire en nous aucune émotion véritable.


Stobée. Eunape.


A tous ces écrivains soi-disant originaux, qui n’ont d’original que leurs défauts de toute espèce, je n’hésite guère à préférer ce Stobée qui s’est borné à recueillir et à mettre en ordre les extraits de ses lectures, ou même cet Eunape qui a rédigé en mauvais style et avec peu de critique les Vies des philosophes et des sophistes de son temps. Leurs livres sont très-précieux pour nous, surtout celui de Stobée, où l’on trouve d’admirables morceaux de prose et de poésie qui, sans la compilation de ce Philosophe amateur, seraient perdus à tout jamais.


Nonnus.


Les poëtes du cinquième et du sixième siècle, ou du moins les versificateurs qu’on s’accorde à faire vivre dans cette période, sont en général au-dessous du médiocre, et bien dignes de l’oubli où les a laissés la postérité. Il n’y a pas, dans les quarante-huit chants des Dionysiaques de Nonnus, la moindre étincelle de ce génie poétique qui brille encore dans Proclus d’un si vif éclat. Nonnus est très-savant dans la mythologie ; il n’ignore aucune des traditions qui concernent Bacchus son héros ; il fait le vers avec facilité : peut-être de son temps l’a-t-on pris pour un Homère. Mais cette érudition et cette versification habile n’ont produit qu’un poëme insipide. Nonnus était un Égyptien de Panopolis. Il se fit chrétien, et il écrivit, après sa conversion, une paraphrase en vers de l’Évangile de saint Jean.


Coluthus. Tryphiodore.


Coluthus, qu’on croit Égyptien aussi, nous a laissé un petit poëme, intitulé l’Enlèvement d’Hélène, qui n’a d’autre mérite que d’être extrêmement court, et de ne pas ennuyer trop longtemps le lecteur curieux de connaître ce pastiche ho-