Page:Pierron - Histoire de la littérature grecque, 1875.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
III
PRÉFACE.

rance de succès ! Qu’on en juge à la simple énumération et des faits que j’avais à expliquer et de quelques-uns des écrivains dont j’avais à dire la vie et à juger les ouvrages.

La poésie est vieille en Grèce comme la Grèce elle-même. Née spontanément de l’exercice naturel des facultés d’un peuple artiste, après des essais dont la trace n’est pas invisible, elle brille, au dixième siècle avant notre ère, d’un éclat incomparable : elle crée l’épopée héroïque, l’épopée didactique et l’épopée religieuse ; elle lègue au monde les noms immortels d’Homère et d’Hésiode. Les Homérides et les poëtes cycliques laissent un instant dépérir entre leurs mains l’héritage du génie. Mais voilà l’élégie créée : avec elle Callinus et Tyrtée aident à gagner des batailles. En même temps que l’élégie, naissaient l’ïambe et la satire morale. Archiloque préludait, par la combinaison des mètres, aux splendides merveilles de la poésie lyrique. Mimnerme, Solon, Théognis, impriment successivement des caractères divers à l’élégie. Ésope répand dans la Grèce le goût des apologues. Hipponax imagine la parodie, et donne aux conteurs de fables le vers auquel ils sont restés fidèles jusque dans les bas siècles. Cependant le Lesbien Terpandre avait inventé ou perfectionné la lyre. Terpandre est le premier poëte lyrique. Alcée, Sappho, Arion, Lesbiens aussi, poursuivent l’œuvre de Terpandre, et comme eux les Doriens Alcman, Stésichore, Ibycus, les Ioniens Anacréon, Simonide de Céos, Bacchylide. Cette glorieuse liste est close par le grand nom de Pindare.

La philosophie et l’histoire sont nées déjà et la prose littéraire avec elles. Quelques philosophes raniment d’une vie nouvelle l’épopée didactique, et la font servir à l’expo-