Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/117

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Le lendemain, le premier soin de la baronne, fut de me demander qui j’étois, et quelles étoient les aventures qui m’avoient amené dans sa maison. Je lui bâtis sur-le-champ le roman le plus joli et le plus intéressant. Je me donnai pour le fils d’un gentilhomme du Dauphiné. Je pourrois réjouir mes lecteurs, en leur faisant part de ce petit chef-d’œuvre d’imagination ; mais comme mon libraire veut que mes aventures soient toutes renfermées dans deux volumes, je suis obligé de sauter à pieds joints sur ces évènemens supposés de ma jeunesse.

Je passai avec ma chère baronne des jours tranquilles et des nuits