Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/197

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première communion. J’étois parée par les soins de ma mère ; je me rendis à l’église : ce fut là que je me rappelai une des peccadilles de mon enfance, que j’avois oubliées. Je passai dans la sacristie, et je fis prier le curé d’y venir ; il me fit dire d’aller chez lui par son jardin : j’y fus. Il s’enferma dans sa chambre avec moi. Je lui avouai le péché qui étoit revenu à ma mémoire ; ce péché étoit qu’à dix ans, étant un jour seule à la maison avec mon frère qui en avoit onze alors, nous nous étions mis tout nus pour voir la différence qu’il y avoit entre nous. M. le curé s’emporta contre ce péché qu’il appeloit un inceste ; il me dit qu’il

  Tome II.
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