Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/240

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bouclée avec grace, mais sur-tout cet œil expressif qui peignoit si bien les sensations de son ame.

Ma mère, pour se rajeunir, me traitoit toujours devant le monde comme un enfant, en dépit de certains petits tettons qui commençoient à devenir déjà très-apparens ; elle dit à la société que je n’avois que dix ans : on se récria sur ma précocité ; mais l’œil du jeune capucin me dit très-clairement qu’il ne croyoit rien au mensonge de ma mère.

Après le dîner, nous remontâmes en voiture ; nous étions dans la saison où les nuits sont les plus longues, de manière qu’à cinq heures nous fûmes dans les ténèbres. Je sentis bientôt la main de mon