Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/247

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cher malgré l’appétit dévorant que je ressentois. Pendant ce tems, frère Ange étoit dans un coin à dire son breviaire avec la tranquillité d’un élu ; il s’avança au moment où j’allois sortir, m’adressa d’un air de componction quelques paroles de consolation sur ma mauvaise santé, et sur les vœux qu’il faisoit au ciel pour son prompt rétablissement. Ma mère, aidée de la servante, me mit au lit : malgré l’appétit dévorant que je ressentois, je ne tardai pas à être ensevelie dans le plus profond sommeil.

Je fus réveillée par la servante qui m’apportoit un bouillon. Je la conjurai avec tant d’instances de m’apporter quelque nourriture plus

  Tome II.
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