Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/60

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Le foutre est mon bonheur suprême,
Jouir est ma première loi ;
Et le vit de l’homme que j’aime
Fut toujours un sceptre pour moi ;
Du ciel avec grand étalage,
On vante le bonheur constant ;
Ce bonheur ne vaut pas, je gage,
Celui que je goûte en foutant.

Du Dieu qui gouverne la terre,
Si j’avois un instant les droits,
Je m’en servirois pour me faire
Un vit de chacun de mes doigts ;
Et pour contenter mon envie,
Je voudrois avant de mourir,
Foutre mon sang, foutre ma vie,
Et foutre mon dernier soupir.

Qu’on juge de mon état pendant que je chantois cette chan-

son ;