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rappelle que le personnel de la maison, quoique réduit à vingt-sept religieuses de chœur, à quatorze sœurs converses, à trois religieux, y compris le supérieur pour la direction du spirituel et l’administration du temporel, avec six frères donnés ou convers, nécessitait une dépense annuelle de 12,965 livres, tandis que la recette était bien plus faible de beaucoup. On ajoute que la communauté ne se soutenait que par la libéralité du Révérend Père général et la charité des autres maisons de la province.

Les religieuses chartreuses suivaient la même règle que les chartreux ; comme eux, elles se levaient la nuit pour les matines, récitaient les mêmes offices, étaient soumises aux mêmes jeûnes et à une rigoureuse abstinence de viandes, même en cas de maladie extrême. À la seule exception des chartreux, tenus de manger isolément dans leurs cellules, si ce n’est les dimanches et les jours de fêtes, ni de converser ensemble qu’à certains jours marqués, elles prenaient leurs repas ensemble et pouvaient faire une promenade extérieure. Cette promenade, permise par les anciens statuts de l’ordre et correspondant au spatièment des chartreux, a été changée en récréation en commun à dater du milieu du XVIe siècle. On voit que nos moniales menaient une vie assez austère, n’usant d’ailleurs que d’aliments maigres, d’œufs, de laitage, de fruits, etc. Les comptes des recettes et des dépenses de la maison de Prémol nous fournissent à ce sujet différents détails.

Les principaux achats de la communauté, en fait de consommation ordinaire, année commune et sans compter le blé et le vin récoltés dans la propriété ou fournis par les fermiers, et presque toujours insuffisants, consistaient, savoir :