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les communautés religieuses pour ceux de leurs livres le plus en usage. Il paraît en avoir été ainsi chez nos chartreuses ; car, bien plus tard, et même au XVIIIe siècle, on trouve que ces moniales s’occupaient encore de travaux de transcription. — Nous citerons pour exemples ces deux notes extraites du cahier des comptes de l’année 1740 :

Pour relier un grand livre de chant, copié par la vénérable sœur de Plagne, bréviaire, diurnaux et autres livres, avec agrafes ; le tout monte à la somme de 7 livres 7 sous.

Trente mains de papier à cloche, papier chassis ; grand papier pour noter plain-chant, papier coupé.

Les chartreuses de Prémol s’occupaient également à faire, sur parchemin, des enluminures ou images coloriées, ornées d’or et d’argent, imitées des images des anciennes heures manuscrites illustrées et qui étaient données en souvenir ou pour étrennes. La même sœur de Plagne, qui vivait dans la première moitié du dernier siècle, passait pour exceller dans ce genre de peinture[1].

Si nos religieuses étaient tenues, chaque jour, à des heures de prières, à des heures de travail et à certaines mortifications, elles avaient aussi leurs délassements, leurs joies de famille et leurs heures de récréation. Elles mangeaient ensemble au réfectoire, ce qui déjà était un adoucissement apporté à la rigidité des statuts des chartreux obligés de manger séparé-

  1. Différentes fournitures pour les occupations des vénérables sœurs religieuses, en soie, taffetas, rubans et dorure, etc. (Compte de 1726.)