Page:Pilot - Chartreuse de Prémol, Drevet, 1882.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 55 —

grille en fer orné et aussi doré, pour le chœur de leur chapelle. Ces derniers travaux, commencés en 1756 et terminés l’année suivante, coûtèrent une somme de plus de 3,000 livres, en laquelle figurent 300 livres pour trois milliers d’or battu, à raison de cent livres le millier.

L’année 1758 a été désastreuse aux moniales de Prémol. Le 24 juin de cette année, jour de la fête de saint Jean, une partie de leur domaine des Abberges fut complétement dévastée, par les amas de terre et de graviers qui, en peu d’heure, y entraînèrent les eaux des ruisseaux voisins, débordés de tous côtés, à la suite d’un violent orage. Il fallut dépenser plus de 1 500 livres pour enlever seulement les terres et les pierres et rétablir les murs abattus.

Les montagnes, qui entouraient le couvent de Prémol et formaient autour du morastère une vaste enceinte de plusieurs kilomètres d’étendue, renfermaient des gîtes de fer. Nos religieuses entreprirent, vers le milieu du siècle dernier, d’exploiter ce minerai. Il était transporté, pour la fonte à l’usine du haut fourneau des Chartreux à Fourvoirie. Des notes, tirées des livres de comptes du monastère, nous apprennent qu’on dépensa pour exploitation des mines de fer 393 livres 11 sous 6 deniers, en 1761, et 599 livres 7 sous 3 deniers, en 1762.

Un autre genre d’industrie qui profita beaucoup plus aux religieuses fut l’exercice de la pharmacie. On voit par les comptes des recettes et dépenses des années, de 1725 à 1741, qu’elles avaient un apothicairerie dirigée par un frère convers Bruno Izoard, homme intelligent, apprécié de toute la communauté et qu’on se plaisait à désigner sous le nom de bon frère