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Départs d’Automne

À Armand Sylvestre



Lautomne triomphant souffle dans ses clairons,
Arbres creux, vieilles tours, flèches des cathédrales
S’emplissent tristement de rumeurs sépulcrales,
Tandis qu’on voit passer les grands vols des hérons.

Après les chants d’amour, les heures fortunées,
Les soirs clairs, ils s’en vont vers le Midi vermeil,
Et dans l’air alourdi des froides matinées
Rêvent d’un minaret blanc sous le chaud soleil.

Ils s’en vont, la tempête enfle leurs grandes ailes,
Mais sur la route immense ils notent les détours,
Gardant le souvenir et l’espoir des retours ;
Ils s’en vont… mais leurs cœurs restent toujours fidèles.