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CHAPITRE III.

Sur la politesse et sur les louanges.


Cette politesse, si recommandée, sur laquelle on a tant écrit, tant donné de préceptes et si peu d’idées fixes, en quoi consiste-t-elle ? On regarde comme épuisés les sujets dont on a beaucoup parlé, et comme éclaircis ceux dont on a vanté l’importance. Je ne me flatte pas de traiter mieux cette matière qu’on ne l’a fait jusqu’ici ; mais j’en dirai mon sentiment particulier, qui pourra bien différer de celui des autres. Il y a des sujets inépuisables : d’ailleurs il est utile que ceux qu’il nous importe de connoître soient envisagés sous différens aspects, et vus par différens yeux. Une vue foible, et que sa foiblesse même rend attentive, aperçoit quelquefois ce qui avoit échappé à une vue étendue et rapide.

La politesse est l’expression ou l’imitation des vertus sociales ; c’en est l’expression, si elle est vraie ; et l’imitation, si elle est fausse ; et les vertus sociales sont celles qui nous rendent utiles et agréables à ceux avec qui nous avons à vivre. Un homme qui les posséderoit toutes, auroit