Page:Pinot Duclos - Œuvres complètes, tome 1.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veaux accidens demandent de nouvelles mesures, le travail est presque continuel ; au lieu que la finance, plus bornée en elle-même, ressemble assez à une machine qui n’a pas souvent besoin de la main de l’ouvrier pour agir, quand le mouvement est une fois imprimé ; c’est une pendule qu’on ne remonte que rarement, mais qui auroit besoin d’être totalement refaite sur une meilleure théorie.

Tous les préjugés d’état ne sont pas également faux, et l’estime que les commerçans font du leur est d’accord avec la raison. Ils ne font aucune entreprise, il ne leur arrive aucun avantage que le public ne le partage avec eux ; tout les autorise à estimer leur profession. Les commerçans sont le premier ressort de l’abondance. Les financiers ne sont que des canaux propres à la circulation de l’argent, et qui trop souvent s’engorgent. Que ces canaux soient de bronze où d’argile, la matière en est indifférente, l’usage est le même.

On ne doit pas confondre les commerçans dont je parle, avec ces hommes qui, sans avoir l’esprit du commerce, n’ont que le caractère marchand, n’envisagent que leur intérêt particulier, et y sacrifieroient celui de l’état, s’il se trouvoit en opposition avec le leur. Tel commerce peut enrichir une société marchande, qui