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CHAPITRE PREMIER.

Sur les mœurs en général.


Avant que de parler des mœurs, commençons par déterminer les différentes idées qu’on attache à ce terme ; car, loin d’avoir des synonymes, il admet plusieurs acceptions. Dans la plus générale, il signifie les habitudes naturelles ou acquises pour le bien ou pour le mal. On l’emploie même pour désigner les inclinations des différentes espèces d’animaux.

On dit d’un poëme, et de tout ouvrage d’imagination, que les mœurs y sont bien gardées, lorsque les usages, les coutumes, les caractères des personnages sont conformes à la connoissance, ou à l’opinion qu’on en a communément. Mais si l’on dit simplement d’un ouvrage qu’il y a des mœurs, on veut faire entendre que l’auteur a écrit d’une manière à inspirer l’amour de la vertu et l’horreur du vice. Ainsi les mœurs sans épithète s’entendent toujours des bonnes mœurs.

Les mœurs d’un tableau consistent dans l’observation du costume. Les mœurs, en parlant d’un particulier et de la vie privée, ne signifient