Page:Pirenne – Histoire de Belgique – Tome 6.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II

LES JOURNÉES DE SEPTEMBRE

I

Le prince Frédéric disposait de 14,000 hommes et de 26 bouches à feu[1]. C’était relativement beaucoup plus que n’en avait eu Marmont, deux mois auparavant, pour soumettre Paris. La nationalité hollandaise de la plupart des régiments garantissait leur fidélité. À la tête de l’état-major se trouvait le général de Constant Rebecque, celui-là même dont les habiles dispositions avaient si largement contribué, la veille de Waterloo, à l’échec de Ney aux Quatre-Bras. Les rapports arrivés de la ville en faisaient prévoir la reddition. Tout indiquait que les bandes indisciplinées de l’émeute n’oseraient affronter le choc des troupes régulières. L’imprudente démarche de Ducpétiaux, qui venait d’être arrêté comme il se présentait aux avant-postes en parlementaire, paraissait attester le découragement des rebelles.

  1. Pour éviter une annotation inutile, il suffira de renvoyer ici le lecteur aux sources que j’ai surtout utilisées pour le récit des combats de Bruxelles. Ce sont les Esquisses historiques de la Révolution de la Belgique, p. 252 et suiv. ; les Mémoires du lieutenant-général Pletinckx (Buffin, Mémoires et documents inédits, t. I, p. 314 et suiv) ; le Journal du lieutenant-général de Constant Rebecque (Ibid., t. II, p. 32 et suiv.) ; la Relation d’un témoin oculaire (Ibid., t. II, p. 462) ; les rapports de l’agent anglais Cartwright à lord Aberdeen (Gedenkstukken 1830-1840, t. I, p. 31 et suiv).