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Page:Pirenne – Histoire de Belgique – Tome 7.djvu/56

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Il ne restait plus qu’à amener la Belgique et la Hollande à s’arranger. La première continuait à occuper le Limbourg et le Luxembourg, la seconde, à maintenir ses troupes dans la citadelle d’Anvers et dans les forts de Lillo et de Liefkenshoek. Ni l’une ni l’autre ne se montraient disposées à traiter. Lord Palmerston intervint, peut-être à la sollicitation de Léopold, pour ouvrir la voie à des négociations. Le « thème » qu’il suggéra fut accepté comme base de pourparlers par le gouvernement de Bruxelles. Pour la première fois, il faisait preuve d’habileté politique. Se doutant bien que Guillaume se déroberait, il tenait à se donner le beau rôle en affirmant son esprit de conciliation. Le général Goblet, chargé le 18 septembre du portefeuille des affaires étrangères, eut la satisfaction de faire prendre acte par la Conférence, le 1er octobre, du refus de négocier du cabinet de La Haye. Il appartenait dès lors à la Belgique de réclamer la garantie des Puissances quant à l’exécution des XXIV articles. Le bon droit était de son côté et l’on ne pouvait plus taxer d’outrecuidance la décision des Chambres de prendre les mesures nécessaires si le statu quo se prolongeait au delà du 3 novembre. La réorganisation de l’armée, à laquelle le roi avait poussé de toutes ses forces, leur permettait de parler ainsi. Pour couper court à ce nouveau danger de guerre, la France et l’Angleterre résolurent d’agir sans retard. Dans leur impuissance d’empêcher l’exécution d’un traité qu’elles venaient de ratifier, les trois cours du Nord se confinèrent dans une abstention boudeuse.

Le 22 octobre, les cabinets de Londres et de Paris requéraient le roi des Belges et le roi des Pays-Bas de faire évacuer par leurs troupes avant le 12 novembre, les territoires occupés par elles au mépris des stipulations du traité des XXIV articles. En cas de refus du roi des Pays-Bas, l’embargo serait mis en France et en Angleterre sur les vaisseaux hollandais, des croisières arrêteraient tous ceux qui seraient rencontrés en mer et une escadre franco-anglaise bloquerait les côtes de la Hollande. De plus « si le 15 novembre il se trouvait encore des troupes hollandaises sur le territoire belge, un corps français entrerait en Belgique dans le but de forcer les troupes hollandaises à