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Page:Pirenne - Les Villes du Moyen Âge, 1927.djvu/82

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de Spolète et de Bénévent, était encore et demeura jusqu’à l’arrivée des Normands au xie siècle, au pouvoir de l’Empire Byzantin. Bari, Tarente, Naples, mais surtout Amalfi conservaient avec Constantinople des rapports analogues à ceux de Venise. C’étaient des places de commerce très actives et qui, pas plus que Venise d’ailleurs, n’hésitaient à trafiquer avec les ports musulmans[1]. Leur navigation ne pouvait manquer de trouver tôt ou tard des émules parmi les habitants des villes côtières situées plus au Nord. Et, en fait, depuis le commencement du xie siècle, on voit Gênes tout d’abord, puis bientôt après Pise, tourner leurs efforts vers la mer. En 935 encore, les pirates Sarrasins avaient pillé Gênes. Mais le moment approchait où la ville allait passer à son tour à l’offensive. Il ne pouvait être question pour elle de conclure avec les ennemis de sa foi des arrangements commerciaux comme avaient fait Venise ou Amalfi. La religiosité mystique de l’Occident ne le permettait pas, et trop de haines s’étaient accumulées contre eux depuis des siècles. La mer ne pouvait être ouverte que de vive force. Dès 1015-16, une expédition est dirigée par les Génois de commun accord avec Pise contre la Sardaigne. Vingt ans plus tard, en 1034, ils s’emparent momentanément de Bône sur la côte d’Afrique ; les Pisans de leur côté, entrent victorieusement, en 1062, dans le port de Palerme, dont ils détruisent l’arsenal. En 1087, les flottes des deux villes excitées par le pape Victor III attaquent Mehdia[2].

Toutes ces expéditions s’expliquent autant par

  1. Heyd, Histoire du commerce du Levant, t. I, p. 98.
  2. Heyd, op. cit., p. 121 ; A. Schaube, op. cit., p. 49.