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Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 1.djvu/213

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GERONTE, bas

Maraud !

Haut.

Sachons pour qui vous vous déterminez.
Je vous ai vu rougir.

ANGÉLIQUE

Ma honte vous abuse.
De vos bontés, monsieur, vous me voyez confuse :
C’est la seule raison qui m’auroit fait rougir :
Mais du reste, à son gré, votre choix peut agir.
Nommez qui vous plaira : cet époux respectable,
À mon cœur pénétré, ne peut qu’être agréable,
Dès qu’en lui je verrai, joignant mon sort au sien,
Le choix d’un père en qui je retrouve le mien.

GERONTE

Mais peut-être un des trois l’emporte sur ses frères ;
Est-ce le capitaine ? Est-ce l’homme d’affaires ?
Serait-ce l’auditeur ?

ANGÉLIQUE

Ils sont tous trois vos fils ;
Cela fait tout pour eux. Prononcez ; j’obéis.

GERONTE

Ainsi ni vous ni moi ne réglerons la chose :
Et je vois bien qu’il faut que le ciel en dispose.
J’étudierai leurs cœurs, & vous promets sur tout,
Celui qui, pour l’hymen, aura le plus de goût.
Je vais leur en parler.

CHRISALDE, l’arrêtant

Mon frère !