Cherche le jour dans la nuit de Newton !
Ou, si l’on veut, tel un savant Breton[1]
Grand scrutateur de forme planétaire,
Dessous le pôle, en cherche une à la terre.
De charité, le jeune homme rempli,
Met donc le front et le nez dans les herbes ;
Et retroussé jusqu’au Tirliberly.
En laisse voir un, tout des plus superbes.
L’apercevant, Lise jette un grand cri :
— Ah ! le voilà ! — L’ermite se redresse,
Et prenant part à sa vive allégresse,
Demande à voir un bijou si chéri.
Lise lui dit : — Vous l’avez… — et le presse
De le lui rendre. À cela l’homme saint
Reste muet. Elle insiste… Il se plaint
D’un tel soupçon, et consent qu’on le fouille.
Lise y procède et saute à la quenouille
Avec laquelle Ève nous a filés…
Gens, au désert, par la grâce exilés,
Antoines, Pauls, Hilarions, Arsènes,
L’esprit malin vous a bien fait des siennes,
Convenons-en ; mais n’en fûtes jamais
Si lutinés, ni serrés de si près !
Tirliberly trahit enfin son maître ;
Le jouvenceau succombe innocemment.
Lise innocente encore en ce moment,
De sa main propre emprisonne le traître ;
Et d’innocence en innocence, ainsi,
Jean fut très-Jean ; mais Lise en fut aussi
- ↑ Maupertuis.