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Page:Piron - Poésies badines et facétieuses, 1800.djvu/94

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LA VEUVE INCONSOLABLE


Un carme était chez une veuve en pleurs,
Et de son mieux sermonnait la matrone.
La rhétorique ayant semé ses fleurs,
Le tout sans fruit, mon ribaud vous la prône
À la façon du soldat de Pétrone ;
Une, deux, trois, quatre, cinq et six fois,
Rien n’opéra : donc le moine aux abois,
Sort en donnant cette pleureuse au diable.
Chacun s’enquiert. « — Eh bien ! Père Courtois ?
« Cette femme, est, — dit-il, — inconsolable !… »


PLACET

remis par piron à sa domestique, condamnée à l’amende pour avoir négligé de balayer le devant de sa maison.

De notre servante Nanon,
Que le devant soit sale ou non,
Peut mériter légère amende !
Mais douze francs ! c’est l’écorcher ;
La pauvre fille vous demande
Que vous la fassiez décharger.


M. N.-R. Berryer, lieutenant de police, après avoir lu le placet, dit, à la fille qu’elle pouvait être tranquille, qu’il arrangerait son affaire : ce qui eut lieu ; elle fut effectivement effacée du rôle des amendes.