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Page:Pitou - Voyage à Cayenne - Tome 1.djvu/18

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xviij ces détails étoient encore amplifiés dans les provinces. Je les connoissois bien. N'importe, j'avois résolu de venir à Paris, et j'y arrivai le 20 octobre, à six heures du matin. Il est difficile de peindre l'altitude d'un jeune provincial de dix-neuf ans, séquestré sepuis six dans les séminaires, étourdi et embarrassé tout-à-coup de la grande liberté dont il jouit pour la première fois de sa vie, au milieu d'une cité qui ressemble à un univers. J'avançois, d'un air rêveur, dans les Champs-Elysées; un groupe d'assassins traverse la place Louis XV, vient à ma rencontre, portant la tête du malheureux boulanger, dont l'enfant posthume, en mmoire de cet événement, a été tenu sur les fonts baptismaux par notre dernière reine. Quelle réception ! Je me persuadai que cette funeste rencontre me présageoit de grands malheurs. Ils ne me sont pas arrivés pour confirmer mon pressentiment,