Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/197

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de ces équations et celle des composantes des impulsions, les deux autres. Nous ne prétendons cependant pas pour cela que le phénomène du choc n’est pas régi par une causalité stricte. Nous disons seulement que certaines données, essentielles pour la détermination du problème, nous manquent.

Si nous vouions maintenant appliquer ce qui vient d’être dit aux problèmes actuels de la physique des quanta, nous devrons, avant de conclure, revenir sur les points qui ont été traités au début de ce chapitre. S’il est parfaitement exact d’affirmer que la structure de l’univers physique s’écarte toujours davantage du monde sensible et tend par de continuelles mutations à se rapprocher de plus en plus d’un monde « réel », inconnaissable par principe, il en résulte évidemment que ce système se trouve être par là même débarrassé de plus de ses éléments anthropomorphiques. Il faut donc exclure la possibilité de l’admission, dans l’édifice constitué par le système physique de l’univers, de notions se rattachant de quelque manière à la technique métrologique humaine ; mais ce reproche ne saurait en aucune façon atteindre les relations d’incertitude d’Heisenberg. Cela paraîtra évident si l’on veut bien remarquer que les éléments structurels de l’univers ne sont point les corpuscules, mais les ondes matérielles simplement périodiques qui correspondent au système physique étudié. Les relations d’incertitude découlent alors de cette proposition mathématique qu’il n’est pas possible de définir un point unique, doué d’une impulsion bien définie, par la superposition de telles ondes. Tout ceci, il est clair, n’a rien à voir avec des mesures. D’autre part, les ondes matérielles sont déterminées d’une façon parfaitement univoque, si l’on traite le problème mathématique de valeur limite correspondant. Il n’y a donc aucune espèce d’indéterminisme.

La question du rapport existant entre les ondes matérielles et le monde de nos perceptions sensibles est une tout autre question et c’est elle qui nous introduit dans la connaissance des phénomènes physiques ; car s’il existait un système physique parfaitement clos, nous n’en aurions évidemment aucune expérience. C’est là une question qui semble dépasser, au premier abord, le domaine de la phy-