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qu’elles ne soient très abondantes, que le sujet ne soit lui-même dans un état de faiblesse extrême, on peut sans inconvénient ne pas s’en occuper beaucoup ; elles sont en général sans danger grâce à l’obstacle qu’apprête l’appareil du pansement ; elles finissent presque toujours par s’arrêter d’elles-mêmes ; il est même de remarque qu’une plaie qui a longtemps saigné guérit plus vite qu’une autre.

Cependant si l’on juge que l’hémorrhagie dépasse la force de l’animal, le chirurgien doit s’attacher à découvrir la cause qui peut y donner lieu. Si l’emploi des moyens hémostatiques provisoires avait été négligé, il faudrait se hâter d’y recourir. La compression peut être mal faite et devenir inefficace ; elle doit alors être réappliquée d’une manière plus régulière. Si l’hémorrhagie dépend de la compression elle-même qui interrompt le cours du sang dans le tronc veineux, on fera en sorte de la restreindre à la plus petite surface possible.

Si le sang s’échappe des petites artères, on a quelquefois conseillé pour ne pas ralentir la marche de l’opération, de faire appliquer les doigts des aides sur les orifices des vaisseaux qui versent le sang. Ce moyen est gênant pour l’opérateur et présente en outre un inconvénient grave, c’est que les vaisseaux se rétractent sous le doigt qui les comprime, et il est souvent impossible à la fin de l’opération d’en faire la ligature. Plus tard lorsque la circulation se rétablit du côté de la plaie, le sang qui avait cessé de couler reparaît ; circonstance peu importante en elle même dans le cas où l’on ne se propose d’obtenir qu’une réunion secondaire, mais qui fait constamment échouer la réunion immédiate en forçant à lever prématurément l’appareil. Quoi qu’il en soit, on peut y recourir si les artères sont très-petites, car dans ce cas leur rétraction sera permanente, et surtout lorsqu’il