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est urgent de terminer une opération chez les sujets irritables. Hors ces cas, la cautérisation actuelle ou bien la torsion nous paraitraient préférables pour les petites, car lorsque le calibre de ces vaisseaux est plus gros, nous serons d’avis d’en faire la ligature à mesure qu’elles sont ouvertes par l’instrument. Cette méthode rend sans doute l’opération plus longue et moins brillante ; mais elle présente plus de sureté, et cet avantage l’emporte à nos yeux sur les inconvénients. Elle est d’ailleurs la seule applicable si l’opération est délicate, si les instruments doivent agir profondément ; enfin, si les vaisseaux sont nombreux, la présence de plusieurs doigts dans la plaie rendrait ces opérations inexécutables.

Lorsqu’on agit sur des parties enflammées la torsion ne peut avoir d’efficacité, à cause de la friabilité des vaisseaux. Souvent la ligature médiate ou immédiate ne réussit pas non plus, les tissus cédant également à l’étreinte du fil. On n’a plus alors qu’une ressource, celle de cautériser avec le cautère actuel chauffé au rouge sombre et à réitérer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un écoulement en nappe.

Les hémorrhagies veineuses, quoique peu importantes, peuvent être très incommodes en masquant sans cesse aux yeux de l’opérateur les tissus qu’il doit diviser, que le sang veineux afflue du côté du cœur ou du côté des capillaires, il faut d’abord s’assurer du vaisseau qui le fournit, et faire appliquer le doigt d’un aide sur le trajet de ce vaisseau à une petite distance de la plaie. Ce genre de compression a ici les avantages sur la ligature des veines. On ne doit recourir à ce dernier moyen que dans le cas où le vaisseau ouvert est d’un très gros calibre. Mais le cas le plus embarrassant est celui de l’hémorrhagie qui résulte de la blessure d’un gros tronc veineux, comme la jugulaire, la veine crurale, etc..