Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/100

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tu t’étais tenu dans ce milieu, [347a] et que tu n’eusses dit que ce qui est raisonnable et vrai ; mais comme tu avances une chose tout-à-fait fausse sur des objets très importants, croyant ne rien dire de que certain, j’ai cru devoir te reprendre. Tel est, Prodicus et Protagoras, le but que Simonide me paraît s’être proposé en faisant cette chanson.

Hippias prenant la parole, Socrate, m’a-t-il dit, je suis satisfait de ton explication. J’en ai aussi une qui [347b] n’est pas mauvaise, je t’en ferai part, si tu veux.

Volontiers, Hippias, reprit Alcibiade, mais ce sera pour une autre fois. Pour le présent il est juste de remplir la convention que Protagoras et Socrate ont passée ensemble. Si Protagoras veut encore interroger, que Socrate réponde ; et qu’il interroge, si Protagoras prend le parti de répondre.

Je laisse à Protagoras, dis-je alors, le choix de ce qui lui plaira davantage. Mais s’il m’en veut croire, nous laisserons [347c] là les chansons et les vers. J’achèverais plus volontiers avec toi, Protagoras, l’examen de la matière sur laquelle je t’ai d’abord interrogé. Il me paraît en effet que ces disputes sur la poésie ressemblent aux banquets des ignorans et des gens du commun.