Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/177

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même elle tournerait au profit moral de qui la subit, et en un spectacle salutaire pour le peuple : ce qui ne serait point alors ; car alors la peine ne trouverait aucune sympathie, aucun écho, ni dans la conscience publique, ni dans celle du condamné. La peine n’est pas juste parce qu’elle est utile préventivement ou correctivement, mais elle est utile et de l’une et de l’autre manière parce qu’elle est juste. Cette théorie de la pénalité, en démontrant la fausseté, le caractère incomplet et exclusif des deux théories qui partagent les publicistes, les achève et les explique, et leur donne à toutes deux un centre et une base légitime. Elle n’est sans doute qu’indiquée dans Platon, mais elle s’y rencontre en plusieurs endroits, brièvement, mais positivement exprimée ; et c’est sur elle que repose la théorie sublime de l’expiation. Puisque c’est une loi de l’ordre que toute injustice ait son châtiment, après s’être écarté de l’ordre en commettant une injustice, ce serait