Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/262

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comme la justice l’exigeait, de l’éducation de son frère, fils légitime de Perdiccas, âgé d’environ sept ans, à qui la couronne appartenait de droit, et en la lui rendant, il le jeta dans un puits après l’avoir fait étouffer, et dit à Cléopâtre, mère de l’enfant, qu’il était tombé dans ce puits en poursuivant une oie, et qu’il y était mort. Aussi s’étant rendu coupable de plus de crimes qu’aucun homme de Macédoine, est-il aujourd’hui, non le plus heureux, mais le plus malheureux de tous les Macédoniens. Et peut-être y a-t-il plus d’un Athénien, à commencer par toi, qui préférerait la condition de tout autre Macédonien à celle d’Archélaüs.

SOCRATE.

Dès le commencement de cet entretien, Polus, je t’ai fait compliment sur ce que tu me paraissais fort versé dans la rhétorique, mais je t’ai dit que tu avais négligé l’art de discuter. Voilà donc ces raisons avec lesquelles un enfant me réfuterait ? Et, à t’entendre, tu as détruit avec ces raisons ma proposition que l’homme injuste n’est point heureux. Par où, mon cher ? puisque je ne t’accorde absolument rien de ce que tu as dit.

POLUS.

C’est que tu ne le veux pas : car du reste tu penses comme moi.